– Peux-tu te présenter brièvement pour ceux qui ne te connaissent pas trop.
J’ai fais 6 ans d’études dans les arts graphiques à Nantes, je suis venu à Paris en 2002 pour travailler dans une société de packaging jusqu’en 2007. J’ai ensuite organisé pendant 2 ans le projet d’exposition itinérant VISUAL CONTENT , projet qui sur 12 dates d’exposition a réuni 200 artistes français et étrangers autour d’un travail sur le même objet, une boîte en pvc transparente. Une grosse aventure artistique et humaine bien enrichissante, qui m’a permis d’établir des contacts avec la scène artistique des 4 coins de la France.
J’ai repris il y a peu de temps une activité d’infographiste dans une agence de communication parisienne. Je continue de participer à différents projets, expositions…
Loeilpartoo : quel drôle de blaze, ça vient d’où ?
Lorsque j’étais à Nantes il y avait des graffeurs dans ma promotion. Je connaissais pas trop cet univers et à force de voir faire les autres je me suis lancé.
“Oeil” était un mot fort qui me parlais et me correspondais pas mal : je suis curieux, j’aime jouer le spectateur et étudier, analyser pour essayer de comprendre ce qui m’entoure. L’oeil c’est un organe émotif, très expressif, et qui parle quand on sait l’écouter.
PAR2, c’est le nom qu’on avait donné à notre collectif avec mes compères graffeurs. Depuis que je suis arrivé à Paris je graff beaucoup moins, et en invitant le partoo à la suite de l’oeil c’était un moyen de pas oublier tout ça.
Qui sont ces personnages que tu peins et dessine ?
Je sais pas trop. Quand je prend du recul je remarque que mes personnages sont tantôt niais et heureux, tantôt sérieux et énervés, ils sont entiers et sans juste milieu, un peu comme moi. Ca pourrait représenter le côté ying, et le côté yang.
J’ai n’ai jusqu’à présent pas trop cherché à leur donner une vie ou un caractère mais depuis peu je travaille plus un univers autour, j’essaie de les mettre en situation et de donner plus de sens dans la narration de mes visuels.
Quels sont tes outils et supports favoris ?
J’ai toujours aimé le coté plastique de la peinture, les matières et techniques brutes, le bricolage, la custom, je suis en train d’y revenir depuis peu. Par exemple l’exposition qui vient de s’achever au bar 4 ÉLÉMENTS présentait sur des cadres en liège des travaux découpés dans de la mousse et du carton. J’aimerai aussi travailler sur des espaces plus grands.
– Comment se passe une séance collage de rue
“Allo Sixo t’as des trucs de prêt ?…
… ok cool, on se fait le mur qu’on a vu l’autre soir, je prépare la colle et j’arrive…
Marche et discussion animée sur la politique nous guide vers le lieu du crime. Les badauds s’intriguent et nous questionnent.
Nous rentrons nous dessécher le gosier aux bulles en regardant nostalgique le diaporama de la journée.
“Ba c’était cool comm dab ! … je t’ai parlé du plan à coté de chez Suricat ? C’est un rez de chaussé d’immeuble en réhabilitation, le mur fait un angle et est bien énorme, y a des fenêtres et des barreaux ça peut être sympa de jouer avec …”
Sixo – Loeilpartoo
– Comment définirais tu ton «style » ?
j’ai longtemps cherché une patte ou une touche rien qu’a moi, j’en suis arrivé là en tâtonnant et en essayant des voies différentes. J’étais pas très doué pour les choses réalistes, l’étude doc ça m’a toujours gonflé même si je respecte et apprécie le travail de ceux qui le font bien. Moi je préfère styliser, jouer avec des formes, des lignes, des masses. J’ai fait un lettrage sur un mur en 2004, et ça a été le déclic. J’avais trouvé quelque chose dans lequel je me sentais à l’aise et j’ai creusé.
On me dit assez souvent que je fais des formes phalliques, c’est vrai que j’utilise beaucoup illustrator et travaille mes bases avec des rectangles à angles arrondis donc, s’en est pas loin. Ce coté labyrinthe c’est peut être le souvenir de ces jeux dans picsou ou pif magazine, pour savoir quel chemin doit prendre le pionnier pour tomber sur la pépite, sans passer par le piège à loup ou finir dans les oubliettes.
Beaucoup me dise que ça doit être saoulant de faire des traits droits et des formes parfaites comme des ronds; ça l’est très rarement en fait, mes moments de travail ce sont des moments ou je me canalise, je suis concentré, ça m’apaise et je pense à rien d’autre en écoutant de la musique.
– La musique justement semble être un moteur dans tes réalisations, quelles sont les musiques qui te “stimule” le plus?
Je pourrai pas vivre sans musique. J’adore me balader avec mon casque complètement coupé du monde, je me fais le mien, j’ai l’impression d’être dans un clip et ça m’inspire. Elle ai le moteur de mon travail et adapté à mon humeur, il en faut de tous les goûts et de toutes les couleurs Pour les phases de créations se sont plus souvent des sons rentre dedans, du hip hop bien lourd ou de la drum. Pour la réalisation ça sera plus de la soul, de l’électro minimal ou du reggae, mais bon ya pas de régles précises non plus.
Qu’est-ce qui influence ton style ?
Un peu tout, la vie de tous les jours, mon humeur et mes débats intérieurs, les discussions ou comportements des gens. J’ai envie d’essayer de raconter des choses dans lesquelles tout le monde puisse se reconnaître, juste avec des images, de manière poétique ou grotesque. Tous les domaines artistiques peuvent m’influencer et m’amener des idées: le essentiellement le tatouage, les dessins animés, et depuis peu les arts primitifs maya, inca, péruvien, mais aussi la mode, le design, la culture toy. Je fais aussi beaucoup d’expos et bouquine pas mal.
– Quels sont les artistes qui t’inspirent le plus et que tu aimes?
Ceux qui disent des choses en plus d’en faire des jolies, comme Dran et Blu par exemple.
Sinon je pioche vraiment partout au fil des découvertes.
– As tu des projets en vue pour les mois qui arrivent ?
Me concentrer sur des projets plus construits et plus complets, quitte à en faire moins.
Sinon jai une autre exposition personnelle de prévue en Mars au Forum Vauréal dans le 95. Depuis ma reprise d’activité comme salarié j’ai pas mal été pris pour finir des projets dans lesquels je m’étais engagé, du coup je compte profiter un peu et reprendre le collage que j’ai délaissé.
– Un dernier mot que tu voudrais partager ?
Un merci à tout ceux qui nous font rêver pour s’élever tous les jours un petit peu plus dans ce monde compliqué. Merci à toi pour cette interview et pour le soutient de ceux qui m’entourent.
LOEILPARTOO, keep it open!
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