Sixo [51×0] Interview

– Peux-tu te présenter brièvement pour ceux qui ne te connaissent pas trop.
Je me surnomme Sixo, j’ai 25 ans, je suis originaire du sud de la France. Je suis arrivé à Paris il y a un an. Je pratique d’ailleurs l’affichage depuis que je suis arrivé sur la capitale. Avant d’en arriver là je faisais du graffiti (depuis 6 ans). Je suis passé par différents styles et techniques sur mur, que ce soit du lettrage, du perso ou du pochoir. Même si j’ai souvent changé de style ou de technique j’ai toujours éprouvé le besoin et la volonté d’exposer mon travail dans la rue.

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– Certaines de tes illustrations et peintures me font penser à des gens comme Dav guedin ,Mike Giant ou encore Blanquet, ce sont des artistes qui t’inspirent dans ton travail.
Non pas vraiment. C’est sûr que j’apprécie leur travail car je me reconnais un peu en eux. J’ai surtout été inspiré (graphiquement parlant) par des gens comme Daniel Clowes, Charles Burns, Thomas Ott ou Erik Kriek’s, et bien d’autres encore.
Sinon les idées me viennent surtout des images que je trouve au hasard de mes errances dans des librairies, chez des amis, sur Internet, etc. Je me ré approprie des images souvent banales. Mon but est de leur faire respirer la contradiction, la dérision et l’absurdité.

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Le monde du tatouage se retrouve très souvent dans tes dessins, pourquoi ?
Ca ne fait pas très longtemps, c’est arrivé un peu par hasard, j’avais fait un tatoueur qui dessinait une quéquette, un morpion, et d’autres choses sur le dos d’une femme. J’ai trouvé la mise en abîme intéressante, et j’ai voulu la développer. Finalement ce dessin a donné lieu à une série sur le tatouage, mais le tatouage ne résume pas mon travail pour autant.

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Qui sont tous ces personnages que tu mets en scène et ces visages que tu colles sur Paris depuis + d’1an ?
Tous mes personnages sont d’illustres anonymes que j’invente ou que je trouve à droite à gauche dans différents médias.
Par exemple, les collages de visages que j’ai fait sur Paris sont des anonymes du Web. On peut les retrouver sur des sites comme « ugly people ».
J’ai voulu me servir de ces visages comme parasites. Effectivement, dans une société basée sur le paraître et la beauté, mes personnages vont à l’encontre des archétypes esthétiques véhiculés par la publicité. J’essaie de provoquer le passant, la laideur de mes personnages est censée agresser la vue. Apparemment ça marche, certains pissent, chient, crachent sur mes affiches. Cela montre bien la tolérance des gens face à la laideur et à tout ce qui va à l’encontre des codes visuels intrinsèques à la société de consommation.

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Quels sont tes outils et supports favoris ?
Le bon vieux stylo et le papier. Sinon, pour mes affiches je me sert d’encre de chine, d’un pinceau chinois et de papier craft.

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Tu exposes prochainement à Lyon, que pourra t’on y découvrir ?
Pour cette exposition, je propose un mélange de dessins originaux et des sérigraphies artisanales réalisées par l’atelier de la galerie All Over.
Le vernissage aura lieu jeudi 30 octobre et l’exposition se déroulera jusqu’au 15 décembre.

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Tes souhaits, des projets pour les prochains mois ?
Je veux simplement me faire plaisir, faire de nouvelles rencontres artistiques pour pouvoir partager ma passion. J’aimerais également rencontrer d’autres affichistes pour développer les collages sur Paris. Avec mon ami L’oeilpartoo nous aimerions monter une sorte de collectif. Le but de ce rassemblement serait d’organiser des sorties communes entre colleurs d’affiches.

Quels sont les artistes que tu aimes ?
Robert Barta, Claude Closky, Barbara Kruger, Blu, Jacques Villeglé, Banksy, Basquiat, Warhol, Chris Marker, Bill Viola

Merci

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