David Gouny – Interview XXL

Tu peux nous décrire un peu ton parcours artistique.
Je suis un autodidacte.

A 20 ans j’ai vu Warhol dans une vidéo manger un hamburger avec du ketchup Heinz, ça m’a bouleversé et j’ai commencé à m’intéresser à l’art contemporain.

J’ai travaillé sur différents supports : peinture, modelage, sculpture. Devant l’intérêt qu’on portait à mon travail, j’ai décidé de le montrer dans la rue, motivé aussi par une copine grosse qui collait une photo d’elle nue prise en plein milieu des Champs Elysées
J’ai commencé par des bas relief en latex que je fabriquais moi-même, mais collé avec du double scotch, ce qui écourtait leur durée de vie. Ensuite je me suis mis à l’affiche, d’abord pochoir, puis peinture au pinceau.
Le pire est que tout ce qui est écrit au dessus est vrai.

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Comment abordes-tu une création ?
C’est avant tout un besoin, un peu comme d’aller aux toilettes (rires). En fait je crois que c’est une forme de torture mentale. Toujours en recherche, jamais satisfait, ou alors rarement et ça dure 5 minutes. Cette obsession de créer une image satisfaisante et t’arrive à rien. Alors, je continue.

Pour quelles raisons as tu décidé de peindre principalement des femmes fortes.
Disons que j’ai une attirance particulière pour la gente féminine surpondérée. En gros, j’aime les grosses.

Ces femmes sont souvent sexy, ta femme n’est pas trop jalouse ?.
Je ne travaille que sur photo. (rires)

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Tes peintures font souvent référence à un film, un personnage, une peinture, tu peux nous en dire un peu plus.
Pas aussi souvent que ça en fait.
Les fat Superheroes étaient une manière de valoriser la femme grosse, de la transformer en superfemme.
Pour les autres références, c’est plus une idée comme une autre. Au lieu de partir d’une image quelconque, on part de quelque chose de connu. D’ailleurs la plupart du temps les gens sont plus réceptifs à ce genre de relecture, mais je ne pense pas que ce soit ce que j’ai fait de plus intéressant.

Tu peux nous décrire comment se déroule une de tes sessions collage.
En générale ça se passe assez tôt le matin, je suis plus tranquille il n’y a pas grand monde dans les rues. En fait il y a pas grand chose à dire, tu es stressé et à la fois surexcité. C’est pas très spectaculaire.

As tu des projets en vue pour les mois qui arrivent
J’aimerai bien faire autre chose que du collage dans la rue, ou du moins pas que ça. J’ai fais quelques essais, je continue en testant d’autres matériaux.
En ce qui concerne les expo, je devrais faire prochainement un truc à Turin dans le genre de ce qui se passe à Rome avec l’international poster art

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Quels artistes t’inspirent le plus
Je suis un grand fan de Francis Bacon, sinon Dubuffet, Guy Bourdin, John Waters, les models plus size et plein d’autres choses
En urbain, je dirai WK Interact, Elbow Toe, Judith Supine, Blu, Mark Jenkins, Robin Rhode… et en France Zevs, je pense qu’il apporte une autre manière d’intervenir dans la rue très intéressante. Il y aussi Invaders

Merci

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David Gouny Web site
David Gouny Flickr Pool
David Gouny Myspace

Street View pour Paris, Lille, Lyon, Nice, Marseille et Toulouse

Ça y est, le mode “Street view” est disponible pour les villes de Paris, Lille, Lyon, Nice, Marseille et Toulouse à partir de Goggle Map.

Voici un outil vous permettant de faire du tourisme virtuel et par la même occasion de découvrir au coin d’une rue , un graffiti, un pochoir , un collage ou même un sticker. Voici quelques exemples.

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Sixo [51×0] Interview

– Peux-tu te présenter brièvement pour ceux qui ne te connaissent pas trop.
Je me surnomme Sixo, j’ai 25 ans, je suis originaire du sud de la France. Je suis arrivé à Paris il y a un an. Je pratique d’ailleurs l’affichage depuis que je suis arrivé sur la capitale. Avant d’en arriver là je faisais du graffiti (depuis 6 ans). Je suis passé par différents styles et techniques sur mur, que ce soit du lettrage, du perso ou du pochoir. Même si j’ai souvent changé de style ou de technique j’ai toujours éprouvé le besoin et la volonté d’exposer mon travail dans la rue.

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– Certaines de tes illustrations et peintures me font penser à des gens comme Dav guedin ,Mike Giant ou encore Blanquet, ce sont des artistes qui t’inspirent dans ton travail.
Non pas vraiment. C’est sûr que j’apprécie leur travail car je me reconnais un peu en eux. J’ai surtout été inspiré (graphiquement parlant) par des gens comme Daniel Clowes, Charles Burns, Thomas Ott ou Erik Kriek’s, et bien d’autres encore.
Sinon les idées me viennent surtout des images que je trouve au hasard de mes errances dans des librairies, chez des amis, sur Internet, etc. Je me ré approprie des images souvent banales. Mon but est de leur faire respirer la contradiction, la dérision et l’absurdité.

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Le monde du tatouage se retrouve très souvent dans tes dessins, pourquoi ?
Ca ne fait pas très longtemps, c’est arrivé un peu par hasard, j’avais fait un tatoueur qui dessinait une quéquette, un morpion, et d’autres choses sur le dos d’une femme. J’ai trouvé la mise en abîme intéressante, et j’ai voulu la développer. Finalement ce dessin a donné lieu à une série sur le tatouage, mais le tatouage ne résume pas mon travail pour autant.

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Qui sont tous ces personnages que tu mets en scène et ces visages que tu colles sur Paris depuis + d’1an ?
Tous mes personnages sont d’illustres anonymes que j’invente ou que je trouve à droite à gauche dans différents médias.
Par exemple, les collages de visages que j’ai fait sur Paris sont des anonymes du Web. On peut les retrouver sur des sites comme « ugly people ».
J’ai voulu me servir de ces visages comme parasites. Effectivement, dans une société basée sur le paraître et la beauté, mes personnages vont à l’encontre des archétypes esthétiques véhiculés par la publicité. J’essaie de provoquer le passant, la laideur de mes personnages est censée agresser la vue. Apparemment ça marche, certains pissent, chient, crachent sur mes affiches. Cela montre bien la tolérance des gens face à la laideur et à tout ce qui va à l’encontre des codes visuels intrinsèques à la société de consommation.

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Quels sont tes outils et supports favoris ?
Le bon vieux stylo et le papier. Sinon, pour mes affiches je me sert d’encre de chine, d’un pinceau chinois et de papier craft.

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Tu exposes prochainement à Lyon, que pourra t’on y découvrir ?
Pour cette exposition, je propose un mélange de dessins originaux et des sérigraphies artisanales réalisées par l’atelier de la galerie All Over.
Le vernissage aura lieu jeudi 30 octobre et l’exposition se déroulera jusqu’au 15 décembre.

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Tes souhaits, des projets pour les prochains mois ?
Je veux simplement me faire plaisir, faire de nouvelles rencontres artistiques pour pouvoir partager ma passion. J’aimerais également rencontrer d’autres affichistes pour développer les collages sur Paris. Avec mon ami L’oeilpartoo nous aimerions monter une sorte de collectif. Le but de ce rassemblement serait d’organiser des sorties communes entre colleurs d’affiches.

Quels sont les artistes que tu aimes ?
Robert Barta, Claude Closky, Barbara Kruger, Blu, Jacques Villeglé, Banksy, Basquiat, Warhol, Chris Marker, Bill Viola

Merci

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