Lancement de « TRESPASS – Une histoire de l’art urbain illicite »

LANCEMENT DE « TRESPASS – Une histoire de l’art urbain illicite » AU TASCHEN STORE PARIS
A l’occasion de la sortie de Trespass, une histoire de l’art urbain illicite
TASCHEN a le plaisir de vous inviter à une rencontre-dédicace avec les artistes BLEK LE RAT et ALEXONE

Le mardi 26 octobre  de 19h à 21h
TASCHEN Store Paris
2, rue de Buci 75006 Paris

Ces dernières années, le street art est devenu plus audacieux, plus orné, plus sophistiqué et — dans bien des cas — plus acceptable. Mais l’art public non officiel demeure l’enfant terrible de l’expression culturelle, la dernière discipline visuelle hors-la-loi. C’est également devenu un phénomène mondial au XXIe siècle.

Réalisé en collaboration avec les artistes présentés, Trespass examine la montée et l’influence mondiale du graffiti et de l’art urbain en revenant sur les figures-clés, les événements et les mouvements d’expression personnelle, ainsi que sur l’histoire de la réappropriation de l’espace urbain, de la contestation et des performances urbaines illicites. Premier livre à balayer toute l’histoire du mouvement street art et à en montrer l’influence mondiale et l’évolution technique, Trespass présente des œuvres-clés de 150 artistes, fait le lien entre quatre générations de hors-la-loi visionnaires, comme Jean Tinguely, Spencer Tunick, Keith Haring, Os Gemeos, Jenny Holzer, Barry McGee, Gordon Matta-Clark, Shepard Fairey, Blu, Billboard Liberation Front, les Guerrilla Girls et Banksy, entre autres. Il comprend également des douzaines de photographies inédites d’œuvres disparues depuis longtemps et d’œuvres urbaines aussi légendaires qu’éphémères.

 

fresque collective avec KID ACNE, SEIZE, YZ, KASHINK et EMA.

Dimanche 26 septembre, Autoroute A 86, entre le Bd Aristide Briand et la rue Pierre de Montreuil réalisation d’une fresque collective avec KID ACNE, SEIZE, YZ, KASHINK et EMA dans le cadre du festival La voie est libre.

Source: 75018laurence

C215 “Community Service” – Chrixcel

Chixcel s’associe pour la rentrée à la monographie de C215, ” Community Service” qui rassemble les témoignages d’une dizaine de photographes en Europe et aux Etats Unis sur le travail de ce passionné urbain : Vitostreet (FR), Chrixcel (FR), RomanyWG (GB), Luna Park (US), Jaime Rojo (US), Lois Stavsky (US), Jessica Stewart (IT), Vinny Cornelli (US), Lionel Belluteau (FR), Elodie Wilhem (CHE), Unusualimage (GB), Gregory Smith (BR). Vous retrouverez ainsi chaque mercredi un extrait de l’ouvrage, une photo et un extrait de texte de chacun de ces photographes talentueux.
“Community Service” sera disponible en avant-première le 12 novembre 2010 à la Galerie Itinerrance à l’occasion d’une exposition solo exceptionnelle.

C215, La fille à la porte. Crédit photo : Chixcel

“Dans la ville, à l’instar des œuvres de rue, rien n’est immuable. Le décor urbain se construit et se déconstruit chaque jour, modifiant les infrastructures, et l’humain doit trouver sa place dans ce décor sans cesse en mouvement. C215 selon moi s’inscrit dans une évolution perpétuelle, en recherche de nouveaux murs, sélectionnant avec soin le support idéal.”
Chrixcel

C215, Community Service
Broché / 132 pages / 22 x 22 cm
Critères Editions
Couverture par RomanyWG
A paraître en janvier 2011 en librairies
Lancement exceptionnel en avant-première à la Galerie Itinerrance le 12 novembre 2010

Exposition Swoon [FATA MORGANA]

La Galerie L.J. a le plaisir de présenter la très attendue deuxième exposition personnelle de SWOON à Paris, où elle présentera des pièces inédites et une installation monumentale créée spécialement pour la galerie. Après sa précédente exposition en France en 2007, SWOON revient avec “Fata Morgana”, titre évoquant les mirages, effets d’optique et  perspectives créés par ses installations de papier découpé.

A 32 ans, SWOON est déjà une artiste reconnue aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en Europe du Nord ; ses œuvres font parties des collections du MoMA, du Brooklyn Museum et de la Tate Modern, et ont été montrées à PS1 (USA), au PinchukArtCenter (Ukraine), au BALTIC (UK), entre autres centres d’art renommés.

Son travail reste encore peu connu en France tandis qu’il fut introduit aux Etats-Unis auprès du public en 2005 par le galeriste new-yorkais Jeffrey Deitch, récemment nommé directeur du MoCA de Los Angeles. La première exposition personnelle de SWOON à Paris en 2007 avait permis de faire connaître son travail auprès d’un public spécifiquement familier de l’art urbain. Ses récents projets et sa prochaine exposition à la galerie en octobre encouragent la découverte de son travail auprès d’un public plus large.

S W O O N
FATA MORGANA*
d u 2 3 o c t o b r e a u 4 d é c e m b r e 2 0 1 0
vernissage samedi 23 octobre,19h

Le Cyklop Interview

– Peux-tu te présenter et nous décrire ton parcours en quelques mots.

 Je suis né au Havre le 2 décembre 1968. Je pratique le dessin depuis mon enfance. Adolescent, je dessinais pour les potes des tatouages mais également des enseignes ou des décors dans des bars (j’échangeais mon boulot contre des « crédits positifs »)  😉 .

Dans les années 90 après mes études je me suis installé 4 ans à Rouen. J’ai été « objecteur de conscience » pour une association de défense de l’environnement. Nous avions mis en place à la Fac un processus permettant le recyclage du papier. J’avais pris en charge la communication et le graphisme autour de ce projet (affiches, plaquettes…).
Par la suite j’ai travaillé dans un atelier de sérigraphie pour lequel j’étais graphiste.
Parallèlement, je réalisais à mon compte des affiches et des programmes de spectacles, théâtres et concerts.
Nous avions monté avec des potes des petits journaux culturels et des fanzines (« L’Oxiput », « Extérieurs »…).
Il m’arrivait parfois de peindre à l’aérographe de grands décors pendant des concerts ou des festivals sous le pseudo « Van Dog » (mon vrai nom veut dire « Le Chien » en Flamand ? c’était une référence à Van Gogh).


Par la suite, je me suis installé deux ans à Marseille . J’ai acheté mon premier Mac… un Performa. J’ai commencé la retouche d’image sur Photoshop et Illustrator et puis internet est arrivé et a tout chamboulé.
En 1996 je me suis donc mis à réaliser des sites Web, celui de la Ville d’Avignon entre autres.

Photo by Gérard Lavalette

Ensuite, un pote m’a proposé de venir bosser à Paris, j’avais besoin de gagner ma vie car d’autres bouches à nourrir que la mienne et j’y suis resté.
J’ai bossé pendant 12 ans dans divers grands groupes de communication. Au départ c’était super, tu as beaucoup de moyen pour mettre en place toutes sortes de projets, j’ai été graphiste, chef de studio, puis directeur artistique tout en restant parallèlement à mon compte (à la Maison des Artistes). Je faisais souvent deux journées en une 😉 Mais voilà, j’ai eu envie de revenir à la peinture et au dessin, car on est beaucoup plus libre… (même si je n’ai pas arrêter de dessiner et de créer toutes sortes de trucs sous le pseudo « René de Clignancourt » en rapport avec le quartier où j’habitais…)

J’ai commencé le projet du CyKlop en peignant les potelets dans la rue en 2007… un retour aux sources en quelques sortes…

Et puis, j’ai tout plaqué il y a un an environ, je suis actuellement toujours en freelance, mais je travail exclusivement chez moi. Maintenant  j’ai beaucoup plus de temps et de liberté pour travailler dans la rue, au contact des vrais gens 😉 Et surtout, je peux choisir les projets sur lesquels je travaille

Comment es-tu venu à la peinture ?
Voir question précédente 😉

Photos by Vitostreet

– As-tu suivi une formation artistique ou quelque chose comme ça ?

Un BAC A3 (art et philo), école des Beaux Arts, (je n’y suis pas resté longtemps, juste le temps d’apprendre les bases), et une école de communication (BTS) + des formations sur ordi pour dompter la machine…

– Je connais uniquement tes peintures à travers la « customisation » des potelets (poteau anti-stationnement). Peints tu sur d’autres supports ?

Oui, j’ai peint sur de très nombreux supports comme tu peux l’imaginer… Des toiles, du papier, des objets divers, de la pâte à modeler, des diapositives, des photos. Tout m’intéresse. En ce moment, ce sont les poteaux de rue.

Photos by Vitostreet

– Qui sont ces personnages que tu peins ?

Ils n’ont qu’un œil, alors je les ai appelé CyKlop. Il y une ambiguïté entre mon nom d’artiste et les personnages que je peins. Peut-être que ce sont un peu des autoportraits, surtout ceux qui ont les yeux verts comme moi (rire), ils sont statiques et observent le monde.
J’aime cette ambiguïté et jouer avec les symboles. Par exemple, pour ma première expo (collective) au Studio 55 d’Emmanuel de Brantes, à la galerie Pierre Cardin dans le 8e, j’en ai placé un en vitrine (avec un socle en béton), il regardait dans la rue celui qui était scellé  au trottoir… On ne savait plus lequel des deux était libre : celui que l’on pouvait transporter, mais qui était à l’intérieur de la galerie, ou celui qui était à l’extérieur, mais immobile…

Ce sont aussi des jouets, on peut les toucher, jouer avec, se prendre en photo… Comme les CyKlop Lego ou très bientôt les Playmobil.
Ils regardent souvent des monuments comme celui de la rue Paradis dans le 10e.
J’aime rendre vivant ces poteaux de rue comme les jumeaux africains qui sont installés passage Dubail près de la gare de l’Est (les jumeaux sont sacrés en Afrique), ou les 80 animaux alignés de la cité de l’Ameublement dans le 11e.
J’ai aussi installé des CyKlop à la campagne, dans un champ de blé ou alignés dans un pré, en détournant le fameux « Stri Tarte » pour en faire du Rural Art ;-))

Pourquoi avoir choisi ce support ? Comptes-tu t’attaquer à d’autres mobiliers urbains ?

A force d’en croiser dans Paris, la boule m’a fait penser à un œil… Et puis, c’est une forme très simple : un tube et une boule. On m’a proposé de faire des barrières autour d’immeuble de logements sociaux, mais je n’aime pas la symbolique de la barrière. Et puis pour l’instant avec les potelets à boule, les potelets à gorge, le modèle « Champs-Elysées », les grosses boules posées au sol et ceux qui ressemblent à des pions de jeu d’échec … j’ai de quoi faire ;-))))

Par contre, je colle aussi des yeux en papier sur les murs… On croirait qu’ils ont été bombardé et balancé sur le mur, comme des yeux qui dégoulinent… On dirait aussi des sortes de fantômes extraterrestres qui nous regardent.

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Photos by Vitostreet

Comment réagissent les institutions envers ta démarche ?

Au départ pas très bien. Ils sont toujours frileux quand tu travailles sans autorisation, j’ai eu la visite de la voirie, de la Police…
A Uzès, dans le Gard, j’ai préféré les effacer que d’avoir l’amende… C’est un site classé et ils n’ont pas du tout apprécié que je repeigne leur potelets « vert Uzès », en doré avec un œil violet.

A Paris, c’est plus cool, les flics sont venus me voir, certains en me demandant si j’avais cette fameuse autorisation et d’autres en me disant qu’ils aimaient bien mon boulot et qu’il fallait que je fasse plus de tigres…;-)
Près du square Maurice Gardette dans le 11e, ils sont en place depuis trois ans, alors que dans d’autres quartiers ils ne survivent pas plus que quelques jours.
Pour l’installation des 93 potelets à la cité de l’Ameublement, que j’ai peint dans le cadre de l’exposition « Vive l’Art Urbain #3 », organisée par les VLP (Vive La Peinture) à l’espace d’art contemporain Univer, Colette Colla, la directrice de la galerie avait prévenu la Mairie. J’ai cependant eu la visite de la Police Municipale et de la voirie qui craignait des dégradations, en particulier que les poteaux soient découpés à la disqueuse, comme ça se fait dans le quartier.
Les gars du service de la voirie se posaient beaucoup de question sur ce projet, jusqu’alors inédit. Mais il y a eu un super feeling avec les gens du quartier, les habitants et les voisins ont fait une pétition pour garder les CyKlop… Et, sans attendre la réception de cette pétition, la Mairie, la voirie et le service de la culture et du patrimoine dans le 11e, nous ont très rapidement soutenu et ont décidé de les laisser en place pendant un an.
Ce fut en tous cas, une belle occasion de faire accepter l’art urbain auprès des institutions et peut-être qu’à l’avenir nous pourrons monter des projets ensemble ?


Quels sont les artistes qui t’inspirent ?

En terme d’inspiration, il y a bien sûr la bande dessinée et les mangas japonais (« Kitaro le repoussant » et son père Medama Oyaji de Shigeru Mizuki), le dessin animé et les films d’animation, Walt Disney forcément… J’adore l’univers créé par Winshluss dans sa ré-interprétation de Pinocchio, paru récemment aux éditions Requins Marteaux. Il utilise plein de styles différents pour raconter son histoire.

Concernant la peinture, j’adore Yvon Tallandier, les frères Combas (peintre et sculpteur), Hervé Di Rosa (son musée de l’art modeste à Sète et son installation pour la salle de mariage de la mairie de Bobigny, c’est un de mes maîtres à penser) et leur copain Ben… La Nouvelle Figuration des années 80 en général, après le Pop Art américain.
Je me suis aussi beaucoup inspiré des Dadaïstes pour mes « réappropriations », mais c’est un autre sujet que les CyKlop.
Marcel Duchamp disait : « Tout est art », ça pourrait être ma devise. J’aime beaucoup Jean-Michel Basquiat pour ses dessins qui sortent vraiment de ses tripes, en dehors des usages académiques de la peinture traditionnelle et bien léchée, même s’il a vite été rattrapé par les critiques d’art, mais c’est le jeu.
Picasso pour son côté hyper créatif et subversif pour l’époque. Et pour en arriver à des artistes récents comme Jeff Koons (ses ballons surtout) j’aime bien le détournement d’objets très populaires, et puis dans le même genre de détournement, Takeshi Kitano pour ses « armes animaux », ou Murakami, en ce moment à Versailles qui s’est inspiré d’un dessin animé pour jeune fille « La Rose de Versailles », mais bon, on sort un peut de l’art modeste ;-))))))

Côté Street Art, un des meilleurs, à mon avis, est le photographe JR qui défend aussi la cause de gens modeste dans ce monde hypra capitaliste… et qui me semble rester assez proche (même si super branchouille) des gens qu’il représente.
Et puis Banksy forcément, il met beaucoup de sens avec des tonnes de supports différents… Sans oublier, le maître du Street Art, Ernest Pignon Ernest ou le très pure et précurseur Zlotykamien, et puis tous ceux qu’il serait trop long de citer.

– As tu des projets en vu pour les mois qui arrivent ?

Je pars à Berlin à la fin du mois de Novembre, dans le cadre d’Artaq, un festival international de Street Art, organisé par Yves Suty, pour lequel je me suis vu attribué le Prix Spécial du Jury (à ma grande, mais bonne surprise), pour une exposition collective au Stattbad, une ancienne piscine municipale, et des interventions sur les potelets de la ville. Il y a d’ailleurs un super bouquin qui vient de sortir, « Artaq Bookzine 2010 » qui recense tous les participants internationaux au festival. Il y aura aussi une expo dans le même cadre à l’espace Beaurepaire à Paris à partir du 8 novembre.
Le 2 décembre débute normalement une expo avec VLP (Vive La Peinture) et Psykose, autour de nos personnages respectifs. Ce sont d’ailleurs les VLP qui m’ont beaucoup aidé en m’invitant à participer à certaines de leurs expositions.
Comme je tiens à rester dans la rue, je prépare d’autres installations dans des villes de France et d’ailleurs… L’année prochaine, en 2011, je devrais participer à « L’été des arts en Auxois-Morvan », un festival artistique en Bourgogne organisé par Jean Voguet, et peindre les poteaux de ville médiévale comme Avallon par exemple… Mais, je continuerais surtout aussi à travailler en « sauvage », sans demander d’autorisation.

– Un dernier mot que tu voudrais partager ?

Mon travail est vraiment basé sur une démarche sociale et un échange avec les gens et je tiens à rester dans la rue… Il créé du lien social : tout le monde vient me parler : des jeunes, des vieux, des riches, des pauvres, des réfugiés Afghans, comme des SDF, des agents de Police, des commerçants… A la cité de l’Ameublement, après dix jours passés dans la rue, je connais plus les habitants que les gens qui habitent la rue depuis des années.
Plus ils sont différents, plus ils sont moches ou vieux (comme le gars sur la photo de Gérard Lavalette à voir sur Facebook), et plus je vais leur faire de sourire et leur parler, les respecter en quelques sortes… Le respect c’est ce qui manque beaucoup à notre société.
Les gens sont cloisonnés dans leur culture, leur look, leurs idées, leurs différences, ils ne se parlent pas, ne se regardent pas. La rue ne doit pas devenir comme dans le métro, où il n’y a que de la pub et où personne ne se parle, où le musicien est un mendiant et les contrôleurs aussi armés que des flics.
Quand je travaillais dans la rue, Gérard Zlotykamien m’a dit : « Tous les gens sourient quand ils voient tes poteaux, tu les rends heureux »… J’espère qu’il a raison.

– Merci

Le Site web le Cyklop
Le Flickr Le Cyklop